L’innovation en matière de religion
L’innovation en matière de religion se subdivise en trois catégories
- Des innovations qui mènent à la mécréance et excluent leur auteur de l’islam. Cela comprend les innovations liées à la croyance, comme par exemple le fait d’accomplir un sacrifice pour un autre qu’Allah, de faire des processions autour des tombes, d’invoquer un autre qu’Allah et implorer son secours –dans ce qui est du seul ressort d’Allah- et tous les actes d’adoration qui ne doivent être voués qu’à Allah. Allah dit : « Dis : “En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l’Univers. À Lui nul associé ! Et voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre” ». (6:162)
- Des innovations qui sont moins graves que la mécréance mais peuvent y conduire, comme le fait d’ériger des édifices sur les tombes, d'y placer des lampes, d’y accomplir la prière et d’y faire des invocations. C’est pour cette raison que le Messager a interdit à sa communauté de prendre sa tombe comme un lieu de célébration, de peur qu’elle ne devienne un objet d’adoration : « Ne transformez pas vos maisons en cimetières (NDT : C'est-à-dire : n’abandonnez pas la prière, l’invocation et la lecture de Qur’an dans vos maisons comme si elles étaient des tombes.) et ne faites pas de ma tombe un lieu de célébration, et priez sur moi car vos prières me parviennent où que vous soyez » . (Abu Dawood #2042)
- Des innovations qui ont le statut des actes de désobéissance, comme le refus du mariage, le jeûne ininterrompu, le fait de prier toutes les nuits sans dormir etc., conformément au hadith dans lequel Anas ibn Malik rapporte : « Trois personnes vinrent dans les demeures des femmes du Prophète afin de s’informer des pratiques du culte du Prophète. Quand on les eut renseignés, ils les trouvèrent peu nombreuses et dirent : « Toutefois, il y a cette différence entre nous et le Prophète, c’est qu’Allah a pardonné à celui-ci toutes ses fautes passées et futures. –Aussi moi, dit l'un d'eux, je veux prier toutes les nuits. –Moi, ajouta un autre, je veux jeûner toujours et ne jamais rompre le jeûne. –Quant à moi, s’écria le troisième, je veux me priver de femme et ne jamais me marier. » Survenant à ce moment, l’Envoyé d’Allah leur dit : « Comment, c’est vous qui dites telle et telle chose ? Mais, par Allah, moi qui plus que vous, crains et révère Allah, je jeûne et j’interromps le jeûne, je prie et je dors, et j’ai épousé des femmes. Quiconque se détourne de ma Sunna [la voie que j’ai tracée] n’est pas des miens ». (Bukhari #4776)
Ainsi, il devient clair que toute personne qui adore Allah avec une pratique qu’Il n’a pas établie ou qui ne fait pas partie des traditions de Son messager et de ses califes bien guidés est un innovateur. Le Messager dit en effet : « Je vous recommande la crainte d’Allah, l’écoute et l’obéissance même s’il s’agit d’obéir à un esclave abyssinien amputé. En vérité, celui qui vivra parmi vous verra beaucoup de dissensions. Vous devrez observer ma Sunna et la Sunna des califes orthodoxes bien guidés, cramponnez-vous y et accrochez-vous y, fût-ce avec vos molaires. Enfin, méfiez-vous des nouveautés en religion, car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement ». (Ibn Hibban #5)
- Les innovations qui concernent la vie terrestre: Ce sont les innovations relatives aux choses de ce monde qui n’ont aucun rapport avec la législation divine. C’est par exemple le cas des différentes inventions. Elles sont permises et ne sont pas considérées comme des innovations par la religion, même si sur le plan linguistique elles sont appelées innovations. Ce ne sont pas celles contre lesquelles le Prophète nous a mis en garde. En effet, le principe de base est que les pratiques et les choses de ce monde sont permises tant que le contraire n'est pas solidement établi. Il en est de même des transactions : ce qui est conforme à la législation divine constitue un contrat légal et ce qui s’y oppose, un contrat corrompu. On ne dira pas pour autant que c’est une innovation du point de vue de la législation parce que cela ne fait pas partie des actes d’adoration.
Le statut juridique des innovations religieuses
Si nous savons que le corollaire de l’attestation que Muhammad est le messager d’Allah consiste à obéir à tous ses ordres, de croire à tout ce qu’il a annoncé, d’éviter ce qu’il a interdit et ce contre quoi il a mis en garde, et de n’adorer Allah que selon les moyens qu’il a prescrits, nous saurons alors clairement qu’il est impératif de rejeter ce qui est innové dans la religion d’Allah et n’en fait pas partie. Allah dit : « Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux » (24 An Nour, 63.), ...
Quelques dires des savants et exégèses du Qur’an sur la condamnation de l’innovation
Oumar ibn Al Khattâb a dit : « Méfiez-vous des penseurs, car ce sont les ennemis des sunan qui ont été incapables de mémoriser les hadiths et ont donné leur propre idée, s'égarant ainsi et égarant autrui ». (Fathoul Bâri, 13/302.) ...
Lire la suite +Des faux arguments invoqués pour soutenir les innovations en religion
Ceux qui ne connaissent pas la religion brandissent pour soutenir leurs innovations le hadith du Messager dans lequel il a déclaré : « Celui qui ravive une bonne sunna dans l’islam aura sa récompense et la récompense de ceux qui après lui auront œuvré avec cette sunna sans que cela ne diminue quoi que ce soit de leurs récompenses, et celui qui ravive dans l’islam une mauvaise sunna aura son péché et le péché de ceux qui après lui auront œuvré avec cette sunna sans que cela ne diminue quoi que ce soit de leurs péchés ». (Mouslim, 2/704, n° 1017.)